Vision 01 . École Kourtrajmé Projeter la
Seine-Saint-Denis écologique et solidaire

La Web-Série d’anticipation réaliste et sociale
pour penser l’avenir du département.

À propos de la vision L’humanité

en fictions

L’avenir décrit dans les films de Kourtrajme se situe entre la fiction et la réalité, les craintes et les désirs, les ombres et les lumières. Le monde de 2030 souffre des fortes chaleurs, la Seine-Saint-Denis suffoque entre canicule et dalle de béton. Pour contrer les crises, des Lois Vertes, cadre législatif fictif, viennent réorganiser la vie des habitants, dicter des nouvelles règles : accueil des réfugiés climatiques, solidarité intergénérationnelle, confinement de la population. La web-série dystopique montre, au cours de ses trois épisodes, des personnages désorientés, perdus, inquiets face au chaos. Au cours de leurs chemins, ils vont sublimer leurs traumas et leurs peurs grâce à l’amour de l’autre. À l’image d’un département fort et résilient.

Sommaire
Film 01

Ouardi
Sidouni Pedro

Questions à...

Pour nourrir leur inspiration et construire leurs visions, les réalisateurs.trices de la Web Série ont travaillé avec des expert.e.s, qui ont une connaissance fine du département. Rencontre avec Ouardi SIDOUNI, scénariste et réalisateur de PÉDRO, et Yannick BELTRANDO, architecte prospectiviste.

Pourquoi avoir choisi le thème du handicap, pourquoi vous tenait-il à cœur ?

Ouardi
Je voulais d’abord parler du climat, des problèmes de réchauffement climatique. J’ai voulu me projeter dans ce futur assez proche - dix ans - dans lequel les températures seraient de plus en plus chaudes. Et j’ai pensé qu’il serait intéressant de montrer comment on vit dans un climat chaud et hostile, d’imaginer comment les villes auraient envisagé une architecture en accord avec ces températures pour favoriser un certain rafraîchissement.
Pour ce qui est du handicap, c’est un thème qui m’est cher car mon père est lui-même handicapé : il ne sort que quelques fois par an pour des examens [certains se déroulent même à domicile]. Là où j’habite, les bâtiments ne sont pas adaptés aux personnes à mobilité réduite : ça contribue à les enfermer autant psychiquement que physiquement. On vit dans un monde égoïste, les gens ne connaissent pas leur voisin alors qu’ils habitent dans le même immeuble depuis des années. J’ai voulu remettre à l’honneur l’entraide et la solidarité entre les gens, mais aussi et surtout une solidarité intergénérationnelle.

Vous avez travaillé en binôme avec Yannick Beltrando, un architecte expert de la prospective. Que vous a apporté votre collaboration ?

Ouardi
À leur contact, j’ai appris beaucoup de choses que j’ai fait passer dans le scénario puis à l’image, par exemple l’évolution de la population ou la thermographie (la Seine- Saint-Denis est certainement le département le plus chaud d’Île-de-France, notamment en raison du tissu industriel et des nombreuses emprises de chemins de fer). J’ai aussi fait mes propres recherches : en tant qu’habitant, je connais bien la Seine-Saint- Denis. Dans mon film les décors sont des lieux que je fréquente, le parc George Valbon, la tour Pleyel...

Yannick
Dans ma pratique d’architecte urbaniste, on regarde toujours la forme urbaine, or ce qui est intéressant dans le film c’est que l’on approche le territoire par les gens, par la solidarité, la spontanéité. Et puis dans un film, on réussit soudain à incarner les choses, ce n’est plus la statistique qui fait le territoire mais les gens qui y vivent.

Film 02

Laëtitia
Ramamonjisoa Imani

Questions à...

Pour nourrir leur inspiration et construire leurs visions, les réalisateur.rice.s de la Web Série ont travaillé avec des expert.e.s, qui ont une connaissance fine du département. Rencontre avec Laëtitia RAMAMONJISOA, scénariste et réalisatrice de IMANI, et Soline NIVET, architecte.

L’immigration, l’eau, le trauma, la piscine... Pourquoi avoir choisi ces thèmes ?

Laëtitia
L’eau est une matière que j’aime filmer, très belle d’un point de vue esthétique, très contraignante aussi, mais très poétique. Dans la web-série, on s’est tous penché sur le thème de l’écologie, en inventant des « Lois Vertes ». Or on parle peu des réfugié.e.s climatiques ou plus largement de l’immigration climatique. Pour Imani, cette jeune femme réfugiée, je trouvais que c’était un bon moyen de raconter son histoire. Étant moi-même issue de l’immigration, il y avait quelque chose d’identitaire dans le traitement de ces sujets, j’avais quelque chose à raconter de l’immigration en général.
Et puis, la Seine-Saint-Denis est le département de France qui compte le plus d’immigré.e.s : j’ai voulu mettre à l’honneur cette diversité, la qualité d’accueil. Pour la langue, j’ai choisi le Wolof, car j’aime beaucoup la culture ouest-africaine particulièrement représentée dans ce département.
Au fond, même sans être immigré.e climatique, on éprouve tous ce sentiment de déracinement lorsqu’on quitte un endroit pour emménager ailleurs. L’histoire d’Imani est universelle.

Comme pour les 2 autres réalisateurs de la série, tu as travaillé en binôme avec un expert. En l’occurrence Soline Nivet, architecte. Comment avez-vous collaboré ensemble ?

Laetitia
Soline m’a suggéré plein de lieux différents. J’ai choisi la piscine des Murs à Montreuil. C’est un endroit plus intimiste que les piscines récentes, je voulais me placer à l’échelle du corps. Nous avons aussi tourné aux Docks de Saint-Ouen, les scènes des conversations nocturnes sur les balcons.

Soline
La Seine-Saint-Denis est un territoire de reconstruction et dans le film nous avons voulu aborder la reconstruction de soi et non pas directement celle du territoire. L’architecture était moins là pour fournir des images que pour suggérer ce rapport entre l’intime et le territoire.

Film 03

Manal
Khallou Ryan

Questions à...

Pour nourrir leur inspiration et construire leurs visions, les réalisateurs.trices de la Web Série ont travaillé avec des expert.e.s, qui ont une connaissance fine du département. Rencontre avec Manal KHALLOU, scénariste et réalisatrice de RYAN, et Gwenaëlle DABOVILLE, urbaniste.

Pourquoi avoir choisi le thème du confinement, avant-même qu’il fasse partie de nos vies aujourd’hui ?

Manal
J’ai voulu penser le confinement comme une réponse positive aux catastrophes écologiques, en rapport avec l’article 1-1 des « Lois Vertes » que nous avions inventées : dans l’épisode, nous sommes dans un monde où les dégâts ont été trop importants et les mesures à prendre doivent être drastiques. J’ai pensé que ce serait cocasse qu’une semaine par mois on se retire du monde. Ce n’est pas ce qu’on souhaite, mais c’est une solution extrême qui pousse à s’interroger. Enfin, le paradigme de l’eau est arrivé très tôt dans le processus d’écriture. L’eau est une denrée très commune mais aussi vitale. À la fin du film, lorsque Ryan arrive finalement chez sa grand-mère, il lui dit : « je suis juste venu pour te ramener de l’eau ». C’est une phrase qui est très inhabituelle pour nous en 2020 : personne n’a besoin qu’un proche lui apporte de l’eau, pourtant ce type de situation sera peut- être une réalité un jour.Je suis née au Maroc où j’ai grandi jusqu’à mes six ans. Je me souviens que dans certains villages des montagnes berbères, l’eau était courante le matin, on remplissait des bidons pour en avoir durant le reste de la journée.

J’ai découvert Montfermeil et la Seine-Saint- Denis lors de mon année d’étude à Kourtrajmé. La solidarité à l’œuvre dans ce département m’a beaucoup émue et rappelée le Maroc. Il y a une vraie vie de quartier et c’est très beau. Je voulais mettre en avant cette fraternité peut- être méconnue.

Vous avez travaillé en binôme avec Gwenaëlle Daboville, urbaniste. Que vous a apporté votre collaboration ?

Manal
Tout au long du projet, nous avons partagé des articles, des actualités qui venaient nourrir les pistes à l’étude dans l’écriture des scénarios. Gwenaelle m’a non seulement aidée à choisir les lieux de tournage (le château d’eau du quartier Bel-Air à Montreuil, la zone pavillonaire), mais aussi à mieux comprendre les enjeux climatiques, architecturaux, ou encore de vieillissement de la population.

Gwenaëlle
Aujourd’hui, les professionnels de la Ville ont besoin d’être en dialogue avec d’autres disciplines, avec ceux dont la vie fait le futur de la Ville. En accompagnant Kourtrajmé, on a travaillé avec des professionnel.lle.s de la narration mais aussi des usagers de la Seine-Saint-Denis.

Making-of Au cœur
des visions

Derrière les scènes : des lieux, des équipes, des moments forts.
Les devenirs de la Seine-Saint-Denis ont aussi été explorés par
la section Art et Image de l’école Kourtrajmé. 7 portraits,
7 histoires, 7 illustrations pour rêver le territoire en 2030.
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Vision 02 . Équipe Catherine Tricot. TRANSFORMER
LA VIE EN
SEINE-SAINT-DENIS
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